Lancement d’une stratégie de justice axée sur les personnes au Niger après plus d’une année de consultations

Le Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme a lancé officiellement le document stratégique « Justice axée sur les personnes au Niger : Proposition de pistes stratégiques issues de la consultation multi-acteurs » à Niamey le 16 avril 2025. La stratégie est le résultat de plus d’une année de collaboration entre les différents acteurs de la justice dans le pays (l’équipe des parties prenantes) composée d’institutions gouvernementales, de la société civile, de professionnels du droit et de chefs traditionnels, facilitée par HiiL à travers son Programme d’Innovation pour la Justice au Niger (PIJN).

Discours du Secrétaire général du Ministère de la Justice aux côtés du Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intérieur et de l’Honorable Sultan de Gobir

La stratégie proposée offre une feuille de route pour aider à prévenir ou à résoudre les problèmes de justice les plus urgents des Nigériens grâce à des solutions pratiques et inclusives qui conduiraient à des résultats positifs pour eux, comme la réduction des coûts, la réduction du stress et l’amélioration de l’accessibilité de la justice. S’appuyant sur l’enquête de satisfaction et de besoins en matière de justice réalisée par HiiL en 2021, qui a interrogé plus de 6 000 Nigériens sur leurs problèmes juridiques les plus courants, l’équipe de parties prenantes a identifié trois défis principaux qui affectent la vie quotidienne des Nigériens : les crimes et délits mineurs tels que le vol de téléphone, les litiges fonciers et les difficultés à obtenir des documents administratifs, souvent marqués par des retards coûteux.

La stratégie proposée vise à résoudre ces problèmes et comprend un plan pour des systèmes de signalement sécurisés et anonymes pour les victimes de la criminalité, l’activation d’un registre foncier rural parallèlement au renforcement de la capacité des autorités traditionnelles à résoudre les litiges fonciers de manière équitable et efficace et, enfin, elle propose la numérisation des services administratifs.

Lors du lancement, la secrétaire générale du ministère de la justice et des droits de l’homme, Mme Abdourahamane Amina Moussa, a salué la nature collaborative du processus et a réaffirmé l’engagement du gouvernement en faveur du changement :

Ce document… est basé sur une approche participative qui a mobilisé les principaux acteurs de l’écosystème judiciaire… Il constitue une feuille de route pour la mise en œuvre de solutions concrètes au cours des trois prochaines années. Les priorités stratégiques identifiées sont la gestion des crimes et délits, les questions foncières et l’obtention de documents administratifs. .

Elle a ajouté : « Notre département ministériel… est impatient d’obtenir des résultats qui comptent pour les problèmes de justice quotidiens auxquels les citoyens sont confrontés. Il est essentiel que les acteurs de la justice s’approprient ces initiatives et assument pleinement leur rôle dans l’amélioration du système judiciaire ».

L’événement de lancement a également comporté des remarques du secrétaire général adjoint du ministère de l’Intérieur et d’un représentant de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas, qui finance le Programme d’innovation en matière de justice au Niger. Leur soutien continu a permis à l’initiative de couvrir les huit régions du pays et de favoriser un système judiciaire qui répond mieux aux besoins des citoyens.

La stratégie reflète les engagements nationaux et internationaux plus larges du Niger en faveur de la réforme de la justice, notamment son adhésion à la Coalition mondiale d’action pour la justice qui rassemble des gouvernements et des organisations engagés en faveur d’une justice centrée sur les personnes. Elle s’aligne étroitement sur le plan d’action prioritaire triennal du pays (2024-2026) visant à moderniser le secteur de la justice.

Le lancement sera suivi d’un forum de deux jours sur le rôle des autorités traditionnelles(Chefferie Traditionelle) dans le système judiciaire, les 17 et 18 avril. Les chefs traditionnels résolvant environ 30 % des problèmes de justice, en particulier dans les zones rurales, le forum réunira des représentants des chefferies, des magistrats et de la société civile afin d’examiner comment les systèmes de justice formels et informels peuvent collaborer plus efficacement.

Les participants ont pour objectif de développer des recommandations concrètes et réalisables pour améliorer la coordination. Ces idées serviront de base à un webinaire destiné à un public international le 21 mai  »Harmoniser les systèmes de justice informels et formels au Sahel : les leçons du Niger et du Burkina Faso ». Les détails et l’inscription à ce webinaire seront bientôt disponibles.


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